Après la période de trêve estivale Couleur Guitares a repris ses répétitions au rythme syncopé d’une danse inscrite depuis 2009 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO : le Tango.
Ce style de musique est né au début du XIX ème siècle en Argentine et en Uruguay. Il est le résultat du mélange de nombreuses influences culturelles (Afrique, Amérique latine, Espagne, Italie etc…). Comme le dit avec humour Michel Plisson « le tango est joué par des italiens qui jouent des airs espagnols, basés sur des rythmes de musique afro-américaine, avec un instrument allemand. »
Si le bandonéon est l’instrument emblématique du Tango, la guitare (plus facilement transportable que le piano) tient souvent le rôle d’accompagnement rythmique dans les petits orchestres en effectuant un pattern souvent inspiré de la Habanera Cubaine.
Ce n’est pas la première fois (et ce ne sera sans doute pas notre dernier Tango) que notre ensemble aborde ce style musical. Nous avons eu le plaisir d’interpréter à Nantes en 2017, au cours du concert « un tour du monde en guitare », La Cumparsita (de Gerardo MATOS RODRIGUEZ). Cette pièce fait partie des grands classiques du Tango, au même titre que des airs très connus, incontournables dans les bals populaires, comme El Choclo, Adios Muchachos, A Media Luz et Caminito.
Mais, cette fois, nous ne jouerons pas un air de “la vieille garde” (Guardia Vieja) du tango mais une composition du bandonéoniste argentin Astor Piazzolla créateur, dans les années soixante d’un nouveau style plus moderne et plus complexe : le “Tango Nuevo”.
Au début des années 1950 Astor Piazzolla rêvait de se détacher de l’univers un peu fermé du Tango traditionnel, de s’affranchir de l’étiquette de bandonéoniste pour devenir compositeur de musiques plus élaborées. C’est sous l’influence de Nadia Boulanger, auprès de laquelle il prenait des cours de composition à Paris, qu’il s’est mis à créer un style original, basé sur la musique de ses racines mais libéré de son carcan de traditions. Il utilise pour cela des techniques héritées de la musique classique et du jazz et il introduit dans ses compositions l’usage d’ instruments de musique jusqu’alors absents des orchestres de tango comme le saxophone et la guitare électrique. Bien entendu, cela lui a valu les critiques acerbes des afficionados de la Guardia Vieja mais a suscité un nouveau regain d’intérêt pour le Tango dont la popularité, surtout chez les jeunes, avait sérieusement régressé depuis les années 1960
Sa composition Libertango, publiée en 1974 a été un de ses plus grand succès. C’est cette pièce, dont l’arrangement pour ensemble de guitares à été réalisé par N. Hirakura, que nous mettons en chantier actuellement.
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